Pierre-Joseph Proudhon, Thibault Isabel. Préface de Michel Onfray

"Formidable introduction à la pensée, à l’homme et à l’héritage intellectuel d’un philosophe pas comme les autres" Editions Autrement


Pierre-Joseph Proudhon Isabel Onfray Autrement





Pierre-Joseph Proudhon.Thibault Isabel, Michel Onfray, éditions autrementLe philosophe historien retrace la pensée politique de Pierre-Joseph Proudhon, anticapitaliste déterminé prônant une forme de démocratie libérale qu'il nomme anarchie.





La nébuleuse antilibérale a été dominée tout au long du XXe siècle par l’idéologie communiste. On oublie pourtant que Pierre-Joseph Proudhon fut autrefois la tête de proue des milieux contestataires, lorsque Karl Marx était encore considéré comme un philosophe marginal. 

Bien que farouchement opposé au capitalisme, Proudhon refusait le sectarisme doctrinal et la dictature prolétarienne. Il prônait une forme de démocratie fédérale qu’il nommait « anarchie », afin de rendre le pouvoir au peuple et d’abolir le salariat. Fier de ses origines provinciales, il voulait restaurer l’autonomie des communes contre l’État jacobin. Épris de justice, il voulait mettre un terme au règne de la finance et de la grande industrie. 

Presque trente après la chute du mur de Berlin, sa pensée retrouve une seconde jeunesse ; en pleine vague de mondialisation néolibérale, elle dessine de nouvelles alternatives pour demain. 
FEUILLETER LA 2NDE EDITION




  Table des matières



  • Préface
    Proudhon oui, et vite…
    Contre le ciel des idées matérialistes
  • Principales œuvres de Proudhon
  • Introduction
    Les travers de la modernité
  • Chapitre premier Vie et mort du père de l’anarchisme
  • Chapitre II Contre la prédation capitaliste
  • Chapitre III La double aliénation de l’homme moderne
  • Chapitre IV Vices et vertus de chaque régime politique
  • Chapitre V Le scepticisme idéologique de Proudhon
  • Chapitre VI L’équilibre des extrêmes
  • Chapitre VII Le fédéralisme intégral
  • Chapitre VIII L’individu, la commune et l’État
  • Chapitre IX Le protectionnisme
  • Chapitre X La théorie de la propriété
  • Chapitre XI Les principes philosophiques du mutuellisme
  • Chapitre XII Le travail coopératif
  • Chapitre XIII De la nécessité d’une morale
  • Chapitre XIV Avec ou sans Dieu ?
  • Chapitre XV La dialectique du réel
  • Conclusion Pour une révolution des esprits

Source: Bnfa

Pierre-Joseph Proudhon


  Contribution à Front populaire (avril 2020)







 Extraits de l'ouvrage


"Proudhon a vécu les prémices d’un mouvement modernisateur dont nous voyons les ultimes avatars. Il a connu la naissance des grands États et du grand capital. Toutes ses analyses font écho à notre actualité la plus brûlante ; elles nous aident à élaborer des pistes pour le présent." page 19

"La démarche politique de Proudhon se ramène en dernière instance à une perspective morale. A travers le fédéralisme, notre philosophe entend promouvoir les aspects vertueux de chaque tendance humaine et en combattre les aspects vicieux. Du goût pour l’autorité, il tient à conserver l’ordre, mais pas l’hégémonisme, et du goût pour la liberté, il tient à conserver la responsabilité, mais pas l’avidité capricieuse. Or, c’est là le rôle du fédéralisme, particulièrement dans son incarnation mutuelliste et socialiste, puisqu’il contribue à la fois à l’unité (sans toutefois homogénéiser) et à l’autonomie (sans toutefois isoler). Si un peuple ne parvient pas à équilibrer ces contraires en faisant des contrepoids l’un pour l’autre, l’autorité débouchera sur l’autoritarisme, et la liberté sur le libertarisme, qui en sont les formes extrémistes et dévoyées." page 98

"C’est en effet sur la base de présupposés quasi héraclitéens que repose la promotion du mutuellisme fédéral, comme dialectique de l’individuel et du collectif ; et toute l’interrogation proudhonienne sur la propriété s’articule autour d’un principe majeur : la contradiction irréductible de l’Un et du Multiple, et la nécessité civilisationnelle d’une conjonction des opposés, en tant que chemin vers l’harmonie." page 108

 "La perspective marxiste est nuisible parce qu’elle n’abolit en fait que la dimension du conflit sans laquelle les individus perdraient toute volonté (ou les peuples toute vitalité). Cette dialectique aboutit au culte transitoire de l’État – et, à tout le moins, de manière plus définitive, au partage communautaire obligatoire –, qui est pour Proudhon la négation non intégrative de l’individualité dans l’Être politique ou économique collectif. Une fois un tel État ou une telle communauté de biens établis, la totalité politico-économique refoule l’individualité dans les sphères obscures du devenir social ; celle-ci risque ensuite de rejaillir sous un jour violent et pathologique, en raison même du refoulement frustrant auquel elle aura été conduite."  page 127

"Nous devons adopter un cadre social adapté à l’ambivalence de notre nature et apte à faire œuvrer les antinomies qui nous constituent dans une dynamique créatrice plutôt que destructrice." page 138

"Toute réforme qui s’appuierait sur la contrainte plutôt que sur la volonté serait par définition dirigiste: le progrès social deviendrait le fruit d’une pression extérieure, au lieu de reposer sur une pression morale intérieure des hommes." page 151


> Vous trouverez d'autres extraits de Pierre-Jospeh Proudhon, l'anarchie sans le désordre ici sur ce site et sur Babelio.
> Découvrez la première page du livre (début de la préface de Michel Onfray) sur Facebook.



 Revue de presse


Ils en parlent :
Grand Entretien FigaroVox
Michel Onfray sur Onfray TV
Eugénie Bastié dans Le Figaro Magazine du 23 juin 2017
Natacha Polony sur Polony TV (lien ici) et sur le site du Comité Orwell
Etienne Chouard sur la chaîne Thinkerview et sur son site
Falk van Gaver dans La Nef n°297
Didier Smal dans La Cause Littéraire
Alain Santacreu sur Contrelittérature
Aristide Leucate sur Boulevard Voltaire
L'Action Française, 6 juillet 2017
Le Blog des Arts





Natacha Polony parle du livre de Thibault Isabel sur Proudhon
Cliquez ici pour visionner le début de la vidéo


«Quiconque essaye aujourd’hui de remettre en cause les dogmes néolibéraux se voit systématiquement renvoyé à un schéma d’opposition entre libéralisme et communisme. Il n’y a rien nous dit-on entre le monde actuel, c’est-à-dire le libre-échange absolu, et l’Union soviétique, c’est-à-dire le collectivisme. On retrouve là le pendant du vieux binôme «ouverture-fermeture». Sauf qu’il devient du coup intéressant d’aller chercher du côté des figures du socialisme non marxiste, c’est-à-dire de ceux qui portent une alternative véritable. Et c’est pour cette raison que le livre de Thibault Isabel (qui est philosophe et historien des civilisations, rédacteur en chef de la revue Krisis) est très intéressant. Il s’agit d’une biographie en forme de réflexion autour de la pensée de Pierre-JosephProudhon, L’anarchie sans le désordre, ouvrage préfacé d’ailleurs par Michel Onfray, qui se réfère lui-même à Proudhon depuis longtemps. Thibault Isabel défend l’idée d’une démocratie fédérale que Proudhon appelait « anarchie » et qui n’a rien à voir avec l’absence de régulation ou la loi de la jungle. En fait, Proudhon s’appuie sur des individus autonomes. Il se tient du côté des communes plutôt que de l’État jacobin, c’est-à-dire le contraire de ce marxisme ultracentralisé qui va lui faire concurrence. Voilà pourquoi Proudhon a été systématiquement caricaturé par Marx et ses disciples. Il ressort de tout cela une réflexion profondément actuelle. Par exemple sur la critique du libre-échange, sur le protectionnisme, sur la différence entre l’anarchisme proudhonien et le libertarisme des utopistes américains de la Silicon Valley, sur l’enracinement dans la terre et le lien à l’environnement, développements absolument passionnants qu’on ne soupçonnerait pas, et qu’on trouve pourtant ancrés dans la réflexion de Proudhon. N’oublions pas non plus les développements sur l’économie mutuelliste, c’est-à-dire tout ce qui peut recréer et ressouder les liens de solidarité entre les ouvriers. C’est là un véritable programme politique, en fait, qui démontre que le fameux TINA («There is no alternative») brandi par Margaret Thatcher en son temps, et brandi aujourd’hui par les néolibéraux, ne tient pas une seconde!»






Etienne Chouard Proudhon anarchisme



https://youtu.be/DROqR_7EKvs?t=1h8m31s
Voir l'extrait de l'émission


Diffusé en direct le 4 août 2017
Thinkerview : interview de Étienne Chouard en direct

BIBLIOGRAPHIE: La documentation correspondant à cet entretien est disponible sur le site d'Etienne Chouard. Le PDF est ici.


 A lire sur L'Inactuelle


Proudhon fédéralisme

 A lire dans la revue Philitt


Philitt "Le salut par la politique" : Pierre-Joseph Proudhon, le local contre le global

 A lire dans revue Éléments n°166 




Pierre-Joseph Proudhon Isabel Onfray Autrement Eléments




Pierre-Joseph Proudhon Isabel Onfray Autrement Eléments




Pierre-Joseph Proudhon Isabel Onfray Autrement Eléments





Pierre-Joseph Proudhon, l'anarchie sas le désordre (préfacé par Michel Onfray)
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 Entretiens accordés par Thibault isabel 


Entretien «La défense du travail indépendant signifie pour Proudhon qu’il faut se débarrasser du salariat» avec le site LogOs univeristaire 


Entretien avec le rédacteur en chef de la revue Krisis
sur la pensée de Pierre Joseph Proudhon et 
la sortie de son livre Pierre-Joseph Proudhon. 
L’anarchie sans le désordre, Préface de Michel Onfray

ISBN : 978-2-7467-4545-2

Éditeur : Autrement
Collection : Universités populaires & Cie
Nombre de pages : 208
Dimensions : 20 x 12 cm
Date de parution : 31 mai 2017
Prix public : 18,50 euros
Disponible sur L'inactuelle

Françoise : Bonjour Thibault Isabel, vous avez sorti en juin dernier un livre sur Pierre-Joseph Proudhon. Pourriez-vous le présenter et expliquer les raisons de ce livre ?
Thibault Isabel : Depuis l’effondrement du communisme, le monde moderne vit dans l’idée qu’il n’existe plus d’alternative viable au libéralisme. « There is no alternative », disait déjà Margaret Thatcher. Or, nous oublions tout simplement que ces alternatives existent toujours, à condition d’en revenir au socialisme pré-marxiste, qui n’avait rien à voir avec le collectivisme stalinien. Proudhon offre une pensée contestataire à visage humain, incompatible avec le goulag et la dictature du prolétariat. Il nous permet de repenser le présent à la lueur des idéaux oubliés du passé. C’est pour cela qu’il est utile.

Françoise : Proudhon vient d’un milieu modeste et, toute sa vie, il devra travailler pour vivre : il sera ouvrier, puis deviendra rapidement travailleur indépendant en gérant sa propre imprimerie… En quoi cela a-t-il influencé ses réflexions ?
Thibault Isabel : Proudhon avait horreur du salariat. Il trouvait humiliant d’avoir à travailler pour un patron, de ne pas pouvoir conduire soi-même sa propre activité professionnelle. La vertu cardinale était à ses yeux la responsabilité, l’autonomie. Tout homme devrait être maître de ses actes et de sa destinée. C’est pourquoi le philosophe bisontin nourrissait un amour sans borne du travail indépendant. Toute sa doctrine économique et politique visait à rendre le travail plus libre, pour affranchir les individus de la domination des puissants.

Françoise : Proudhon – penseur de l’équilibre – est une référence pour des intellectuels venus d’horizons très divers. En quoi peut-on dire qu’il est transcourant, non conforme ? Quelles furent ses influences ? Ses héritiers ?
Thibault Isabel : Proudhon n’était ni capitaliste, ni communiste. Or, toute la pensée politique du XXe siècle a été structurée autour de cette opposition. Dès lors, la pensée proudhonienne nous paraît aujourd’hui inclassable, puisqu’elle n’est pas réductible à un camp clair et bien défini sur l’axe droite-gauche tel que nous le concevons. La plupart des héritiers de Proudhon échappaient eux-mêmes à ce clivage, comme le montrent très bien les non-conformistes des années 30, notamment les jeunes intellectuels personnalistes rassemblés à l’époque autour d’Alexandre Marc. Quant aux auteurs qui ont influencé Proudhon, il faudrait à vrai dire citer tous les pionniers du socialisme : Cabet, Owen, Leroux, Fourier, etc. Nous avons tendance à oublier qu’il existait alors une vaste nébuleuse d’intellectuels de grand talent.

Françoise : Longtemps après sa mort, l’écrivain catholique Georges Bernanos a pu dire de la civilisation moderne qu’elle était avant tout « une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». Quel point de vue Proudhon portait-il sur la Modernité et la philosophie du Progrès ?
Thibault Isabel : Proudhon défendait le progrès social, mais il ne croyait pas au Progrès linéaire de la civilisation. Il était même convaincu que le progressisme revêtait un caractère utopique et chimérique. C’est pourquoi il se disait simultanément partisan du progrès et de la conservation, parce que nous avons en réalité besoin des deux pour faire fructifier sainement toute société.

Françoise : Proudhon a tenu des propos particulièrement virulents à l’encontre des institutions ecclésiastiques mais se montrait en parallèle très conservateur sur le plan des mœurs. Quel était son rapport à la question religieuse ?
Thibault Isabel : Proudhon était passionné par la religion. D’abord élevé dans le catholicisme par sa mère, il s’est affranchi progressivement de la mystique théiste pour s’orienter vers une sorte de panthéisme, sous l’influence notamment de la franc-maçonnerie traditionnelle (et non bien sûr de la franc-maçonnerie laïque). Proudhon se sentait très proche des vieilles cultures païennes, et il s’intéressait en particulier au taoïsme, voire à la religion amérindienne, même s’il en avait une connaissance très sommaire.

Françoise : De la justice dans la révolution et dans l’Église, puis La pornocratie (paru incomplet et posthume), valent à Proudhon d’être considéré comme misogyne… Sa vision de la Femme et sa critique de la féminisation de la société sont-elles intrinsèques à ses réflexions économiques et politiques ?
Thibault Isabel : Non, très franchement, je ne le pense pas. Les propos de Proudhon sur les femmes, quoiqu’assez lamentables de mon point de vue, n’ont pas eu d’incidence sur sa pensée philosophique profonde. J’irais même jusqu’à dire qu’il n’a pas réussi à étendre les principes de sa philosophie à la question des sexes, ce qui lui aurait permis de préfigurer l’idée d’« équité dans la différence », chère à bien des féministes différentialistes contemporaines. Proudhon en était resté à l’infériorité constitutive des femmes, qu’il ne nuançait que dans de rares développements de ses livres.

Françoise : Les réflexions proudhoniennes sur la propriété sont aujourd’hui particulièrement galvaudées… Pourriez-vous éclairer sa fameuse phrase « La propriété c’est le vol » ?
Thibault Isabel : Proudhon était au fond un défenseur acharné de la petite propriété privée, qui lui semblait constituer un frein au développement du grand capital. Quand Proudhon affirme que « la propriété c’est le vol », il dénonce seulement l’accumulation du capital, c’est-à-dire le fait que les petits propriétaires indépendants soient peu à peu remplacés par de grands propriétaires capitalistes. Les premières œuvres de Proudhon restaient quelque peu ambigües sur cette distinction, mais les dernières œuvres rectifieront le tir d’une manière tout à fait explicite.

Françoise : On dit Proudhon socialiste, anarchiste mais peut-on également le considérer comme un précurseur de la Décroissance ?
Thibault Isabel : Stricto sensu, non, car, au XIXe siècle, il n’y avait guère de sens à réclamer davantage de frugalité pour lutter contre la dévastation écologique, dont les effets n’étaient pas aussi visibles qu’aujourd’hui. En revanche, Proudhon a incontestablement été l’un des grands précurseurs de la décroissance par sa philosophie générale. Il remettait en cause l’accumulation de richesses pour elle-même et privilégiait le qualitatif au quantitatif. On trouve également chez lui un rapport à la nature quasi-religieux.

Françoise : La Commune de Paris, survenue quelques années après sa mort, peut-elle être vue comme une tentative (consciente ou inconsciente) de mise en pratique de certaines de ses idées ?
Thibault Isabel : Assurément, d’autant que la majeure partie des communards étaient proudhoniens ! N’oublions pas que, jusqu’à cette époque, Proudhon était beaucoup plus célèbre que Marx… En revanche, la défaite de la Commune va mettre un coup d’arrêt à l’expansion du proudhonisme en France : beaucoup de proudhoniens perdront d’ailleurs la vie au cours des événements de cette période.

Françoise : Proudhon fut député socialiste et affirma qu’« Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu’on appelle l’Assemblée Nationale pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l’état d’un pays sont presque toujours ceux qui le représentent ». Quelle était sa vision générale de la Démocratie et de la Politique ?
Thibault Isabel : Proudhon n’aimait guère la démocratie parlementaire, qu’il jugeait technocratique et potentiellement dictatoriale. Il n’aurait eu aucun goût pour les « présidents jupitériens », par exemple. Proudhon défendait plutôt les démocraties locales et décentralisées, où le peuple s’exprime d’une manière beaucoup plus directe et participe au pouvoir.

Françoise : Proudhon considérait que la France est « le pays du juste milieu et de la stabilité… en dépit de son esprit frondeur, de son goût pour les nouveautés et de son indiscipline » et qu’en chaque français sommeille « un conservateur doublé d’un révolutionnaire ». Quel rapport Proudhon, fier franc-comtois, défenseur du fédéralisme et du principe de subsidiarité, entretenait-il à la Nation française ? à l’État français ?
Thibault Isabel : Proudhon n’aimait pas beaucoup la France, qu’il associait au jacobinisme, à la centralisation et au mépris des particularismes locaux. Il était plutôt régionaliste. Mais son fédéralisme impliquait la coexistence de différentes échelles de pouvoir, où la France aurait pu servir de strate intermédiaire entre la région et l’Europe. Proudhon estimait que la nationalité française était une abstraction et qu’elle ne correspondait à aucune patrie charnelle. Seules les régions avaient réellement grâce à ses yeux, parce qu’elles sont plus proches de l’homme. Le terroir, c’est ce qui nous entoure de manière immédiate et façonne concrètement notre manière de voir le monde.

Françoise : Quels sont les œuvres à lire en priorité de Proudhon ?
Thibault Isabel : C’est assez difficile à dire. Proudhon écrivait beaucoup, et il avait la fâcheuse habitude de diluer sa pensée dans d’interminables digressions qui ont parfois mal vieilli. Ses derniers livres sont à mon avis les meilleurs, et les plus synthétiques. Je recommande surtout Du principe fédératif, qui condense ses principales réflexions politiques autour de la démocratie.
blog patriote Proudhon


Proudhon pour aujourd’hui et demain


Proudhon Isabel Autrement



Rédacteur en chef de la revue Krisis et auteur de nombreux essais, Thibault Isabel vient de publier un ouvrage consacré à Proudhon (1809-1865). Actualité du penseur bisontin au regard du traditionalisme maurrassien.L’Action Française 2000 – Pourquoi publiez-vous aujourd’hui ce livre sur la pensée de Proudhon ? Revêt-elle une actualité certaine dans notre post-modernité ? En quoi Proudhon nous parle-t-il encore ? 
Thibault Isabel – Pendant un siècle, la domination du marxisme sur les idées nous a empêchés de concevoir une alternative non communiste à l’hégémonie du système libéral. Soit on était dans le camp de l’URSS, soit on était dans celui des États-Unis. Désormais, la chute du mur de Berlin a changé la donne, puisque l’Union soviétique a disparu. Mais cette situation nous laisse orphelins : même ceux qui voudraient s’opposer au système néolibéral ne savent plus vraiment quel corpus intellectuel mobiliser. Il est donc salutaire d’en revenir aux sources pré-marxistes de la critique du libéralisme, pour montrer qu’on peut penser une alternative cohérente sans sombrer dans le collectivisme. Pierre-Joseph Proudhon a de surcroît anticipé nombre de problématiques centrales de notre temps : la mainmise de la gouvernance technocratique sur la souveraineté citoyenne, la fausse opposition de la gauche et de la droite (qui mènent l’une et l’autre une politique libérale, sur le mode d’une pseudo-alternance), la financiarisation de l’économie, le culte de la consommation, etc.


Votre livre a pour titre « Pierre-Joseph Proudhon – L’Anarchie sans le désordre ». En quoi l’anarchie n’est pas le désordre ? En quoi a-t-elle fini par rejoindre le fédéralisme ? 
Soyons clair : Proudhon n’a jamais cautionné la violence, le chaos et le laxisme moral. Au contraire ! Il défendait des positions éthiques extrêmement rigoristes, condamnait les émeutes pour leur bellicisme et accusait même les grévistes ou les saboteurs de se montrer trop intransigeants. N’oublions pas que l’adjectif “libertaire” a été initialement forgé dans le cadre d’une polémique contre Proudhon, jugé excessivement conservateur. Proudhon croyait à la liberté, mais pas du tout à l’individualisme ou au nihilisme moral. Ce qu’il appelait l’« anarchisme » correspondait à une forme radicale de démocratie, censée rendre sa souveraineté au peuple dans le cadre d’un régime décentralisé, organisé autour de la sphère locale.


Qu’est-ce que le fédéralisme politique et le mutuellisme économique ? En quoi sont-ils complémentaires ? 
Proudhon avait horreur de tout ce qui est grand et adorait tout ce qui est petit. Il était convaincu que les hommes ne retrouveraient leur autonomie que dans un régime à taille humaine. Il se méfiait donc des mégastructures bureaucratiques, qui aliènent les individus et les groupes. De ce point de vue, il a préfiguré la critique orwellienne du stalinisme dictatorial, mais aussi la critique des sociétés libérales hyperadministrées où la machine étatique enfle au point de tout absorber. Ce constat s’applique évidemment aux nations occidentales modernes, devenues jacobines, particulièrement en France, tout comme il s’applique aux structures supranationales de gouvernance telles que l’Union européenne et le FMI. Le fédéralisme constitue une arme contre ce processus de centralisation. Il vise à relocaliser la politique pour que les citoyens retrouvent le contrôle de leur vie. Cette démarche doit pourtant s’accompagner d’une décentralisation économique, car le processus de bureaucratisation s’exprime dans la sphère privée autant que dans la sphère publique, avec le développement d’entreprises multinationales qui aliènent le travailleur exactement de la même façon que l’État bureaucratique aliène le citoyen. Nous devons donc favoriser les petits commerçants contre les grandes corporations planétaires, les petits artisans contre les grandes usines délocalisées et les petits paysans contre les grandes exploitations intensives. Cela transite notamment par le mutuellisme, qui consiste à fédérer les travailleurs indépendants afin de leur permettre de mieux résister aux multinationales. En d’autres termes, il faut mettre en place un fédéralisme économique, en plus du fédéralisme politique, pour assurer notre protection face aux puissances étrangères tout en renforçant le tissu social de proximité.


Dans son livre Décoloniser les provinces, Michel Onfray – préfacier du vôtre – fait coïncider le girondisme et le fédéralisme proudhonien. Cela ne vous semble-t-il pas abusif ? 
Les Girondins, sous la Révolution, défendaient des idées assez dissemblables. Mais ils étaient globalement animés d’une méfiance viscérale à l’égard des politiciens de la capitale : c’est en effet cette confiscation parisienne du pouvoir qui avait alors donné naissance à la Terreur. Proudhon partageait tout à fait cette crainte, d’autant qu’il défendait lui aussi les provinces et leurs identités. Serez-vous surpris si je rappelle que le capital économique et politique d’un pays se concentre précisément au sein de sa capitale administrative, en l’occurrence Paris pour la France ? Lutter pour les provinces revient dès lors à promouvoir la liberté contre toutes les formes d’autoritarisme. Proudhon ne pouvait à ce titre que se retrouver dans le provincialisme de la Gironde. Je voudrais encore rappeler un point : le Girondisme a donné naissance au conservatisme intellectuel français du XIXe siècle. Tocqueville, par exemple, aujourd’hui considéré comme un auteur “de droite”, soutenait des idées très comparables à celles de Proudhon. En réalité, à l’époque, le socialisme proudhonien n’était pas vraiment une idéologie de gauche (au sens des gauches étatistes, libérales ou libertaires actuelles), et le conservatisme n’était pas vraiment une idéologie de droite (au sens des droites orléanistes, bonapartistes ou légitimistes). Tocqueville, en entrant à l’Assemblée, avait même demandé à siéger à gauche ! Toutes nos étiquettes politiques sont à revoir. À l’origine, l’anarchisme et le conservatisme constituaient les deux branches complémentaires d’une même famille de pensée.


En quoi l’anarchisme proudhonien est-il antimoderne ? En quoi Proudhon est-il un critique visionnaire de la société de la consommation ? 
C’est le processus de modernisation qui a provoqué la concentration du capital politique entre les mains de la technocratie bureaucratique, et c’est ce même processus de modernisation qui a provoqué la concentration du capital économique entre les mains de la finance internationale. Proudhon en tenait pour une vision antimoderne de la société, certes ouverte à la justice sociale et au progrès, mais soucieuse de réenraciner les cultures. Il a aussi amorcé la remise en cause de la société de consommation dans la mesure où il prônait une forme de « frugalité heureuse ». Nous devons arracher les pauvres à la misère, disait-il, mais ne pas vivre avec l’obsession de devenir riches ou de consommer toujours davantage.


Pourquoi Proudhon était-il favorable au patriarcat ? Vous écrivez : « Proudhon l’anarchiste anticapitaliste finit par considérer avec bienveillance les idées les plus conservatrices, non parce qu’il les croit supérieures, mais parce qu’il comprend leur part de légitimité. » Adepte du progrès social, Proudhon n’est-il pas antiprogressiste sur le plan moral et politico-culturel ? 
Proudhon croyait à l’autonomie des individus, qui doivent exercer leur sens des responsabilités, mais il remettait en cause la conception libérale de l’individu atomisé, recroquevillé sur lui-même. Bien qu’on ne puisse cautionner les différents types de communautarisme et d’intégrisme, qui enferment l’individu dans une tradition oppressante, on ne doit pas rejeter pour autant la solidarité communautaire ou la valeur des héritages. L’individu vit naturellement au-milieu des autres. Il n’est pas fait pour la solitude. Cette position anthropologique n’est donc ni libérale, ni réactionnaire. Elle est équilibrée. Toutefois, cela n’empêchait pas Proudhon d’être particulièrement rétrograde en matière de mœurs. C’est sans doute l’aspect de sa pensée qui a le plus vieilli : même dans les milieux catholiques traditionnalistes, je ne pense pas que beaucoup de personnes reprendraient encore à leur compte la vision proudhonienne de la femme et de la famille, beaucoup plus rigide que tout ce qu’on peut entendre aujourd’hui ! Voilà en tout cas un paradoxe qui mérite d’être souligné, à propos d’un homme qui fut objectivement le principal fondateur de la pensée socialiste française… 


Proudhon était hostile au « pouvoir des partis » et au « jeu électoral », mais il défendait pourtant l’institution d’une démocratie organique… En quoi a-t-il même été un temps séduit par la solution royaliste ? Georges Sorel, Édouard Berth et les Cahiers du Cercle Proudhon (d’émanation maurrassienne), il y a un siècle, se sont réclamés précisément de l’héritage proudhonien. Comment Proudhon conciliait-il anarchie puis fédéralisme, et monarchie ? 
Proudhon n’était pas monarchiste. En revanche, il n’avait pas le culte de la République. Il soulignait que la démocratie, à laquelle il croyait profondément, pouvait se combiner avec n’importe quel type de régime (tout comme la dictature, qu’il abhorrait). Il existe donc des monarchies profondément démocratiques comme il existe des républiques profondément dictatoriales. C’est pourquoi des rapprochements ont pu s’opérer au XXe siècle entre certains proudhoniens et certains maurrassiens. Mais leur entente n’a pas été facile, car des dissensions idéologiques fortes demeuraient malgré tout. Maurras disait que « la monarchie, c’est l’anarchie plus un ». Le fédéralisme proudhonien mettait plutôt l’accent sur le pouvoir local. Des ponts étaient possibles entre les deux doctrines, mais jusqu’à un certain point seulement. Il n’empêche qu’on retrouve parfois chez Maurras et Proudhon une inspiration commune, qui a également essaimé chez Georges Bernanos, Charles Péguy et les non-conformistes des années 1930.


« Traditionaliste à sa manière, Proudhon nous réconcilie avec les pensées les plus anciennes, contre le sot modernisme – cette étrange hydre à deux têtes qui se dévoile chez Adam Smith, le père du libéralisme, autant que chez Karl Marx, le père du communisme », écrivez-vous. D’ailleurs, vous le qualifiez de « protectionniste » avant l’heure. Confirmez-vous cette affirmation ?  
Le protectionnisme constitue l’un des meilleurs moyens de relocaliser l’économie ! Proudhon fustigeait les mesures protectionnistes lorsqu’elles servaient à entretenir le développement des grandes industries nationales contre l’industrie étrangère : si Coca-Cola était une entreprise française, cela changerait-il quoi que ce soit à ses effets néfastes sur la société ? Mais le philosophe appelait en revanche à l’établissement d’un protectionnisme fédéral, qui s’exprimerait simultanément à l’échelle du continent, de la nation et de la région. Chaque niveau de pouvoir soutiendrait ainsi la production locale. Ce protectionnisme à géométrie variable garantirait l’équité des ressources en empêchant le dumping social, grâce auquel les patrons – ou aujourd’hui les actionnaires – exercent une pression à la baisse sur les salaires et mettent en concurrence les travailleurs de tous les pays. La production économique se développerait au plus près des terroirs. Nous devons bien comprendre que l’essor du libéralisme mondialisé nuit à la pérennité des solidarités concrètes. Seul le retour à un monde de travailleurs indépendants pourrait nous restituer la maîtrise de nous-mêmes. Ce projet est moins utopiste qu’il n’y paraît. L’ubérisation du travail et la multiplication des bulles spéculatives rendent le turbocapitalisme de plus en plus fragile. Le salariat classique est en voie d’extinction. L’économie se métamorphose. Il faut simplement souhaiter que le changement s’effectue dans un sens favorable à la dignité humaine. Les idées de Proudhon peuvent nous y aider.


Propos recueillis par Arnaud Guyot-Jeannin


























 Emissions  


VIDEO : L’anarchisme comme alternative pour échapper aux vieilles lunes


Edouard Chanot  - Sputnik News

La France bouillonne aujourd’hui, politiquement et intellectuellement. Les institutions semblent acquises à Emmanuel Macron… serait-ce une incitation à l’anarchisme?

Demain, chers auditeurs, sera-t-il anarchiste ? Je m'explique… Emmanuel Macron, élu par défaut, s'impose maintenant, un mois plus tard, dans les esprits. Il devrait remporter haut la main les législatives, et compter sur une majorité absolue, sans même d'ailleurs compter les défections tout aussi probables chez Les Républicains.
Pierre-Joseph Proudhon Thibault Isabel éditions Autrement
Les institutions politiques, médiatiques aussi, seront donc, presque sans exception, En Marche… Alors à partir de là, où trouverons-nous une opposition ? C'est ce contexte étrange qui pourrait servir une idéologie jusque-là marginale mais qui pourrait bien faire de nouveau parler d'elle.
En tout cas, notre invité du jour plaide pour un renouveau anarchiste, et plus précisément pour le renouveau d'une pensée anarchiste, peut-être la plus connue de tous bien qu'elle soit retombée dans l'oubli, celle de Pierre-Joseph Proudhon. Thibault Isabel est le Rédacteur en chef de la revue Krisis, et vient de publier chez l'essai Pierre-Joseph Proudhon, l'anarchie sans le désordre, essai d'ailleurs préfacé par Michel Onfray (Autrement, 2017).


Extraits :
« Nous nous retrouvons aujourd'hui face à un néolibéralisme omnipotent, sans alternative véritable pour s'y opposer. Il n'y a pas d'alternative vivante aujourd'hui. Nous oublions qu'avant la domination de Marx, c'est Proudhon qui était la figure de proue des intellectuels contestataires, en France, en Europe, dans le monde. En revenir à Proudhon, c'est redécouvrir une manière de s'opposer au libéralisme qui n'est ni socialisme ni communisme. »
Anarchistes et conservateurs
« Il faut savoir que le terme libertaire a été créé dans une polémique contre Proudhon. [On] reprochait à Proudhon d'être trop conservateur. L'anarchisme à l' origine était une doctrine profondément imprégnée de conservatisme. Ce dernier à l'époque défendait des idées très proches de l'anarchisme. On pourrait presque dire que c'étaient les deux pôles d'une même famille de pensée, un peu comme on dirait aujourd'hui que la social-démocratie et le communisme appartenaient à une même famille, avec certains plus radicaux que d'autres (…) Proudhon était sans doute plus révolutionnaire que ne l'était Tocqueville mais très honnêtement leur idéologie, sur le fond, était exactement la même… »
Ni Etat ni marché
« Nous sommes confrontés à un certain nombre de crises, crise de l'état par celle de la dette, et on assiste aussi à une crise du capitalisme. Dans ce contexte-là, la vie quotidienne des Français va se dégrader au fil des années si nous ne mettons pas en place des alternatives. Le système des mutuelles et des associations de Proudhon peut nous guider. (…) Proudhon considérait qu'il y avait deux manières de perdre sa liberté : on pouvait perdre sa liberté à cause d'une bureaucratie étatique centralisée et quasi dictatoriale, et au plan économique, quand on voit se développer de très grandes entreprises. Celles-ci mettent en place une bureaucratie identique à celle des grands Etats centralisés. Proudhon pensait qu'il fallait rejeter le grand Etat et le grand capital au nom du petit Etat et du petit capital. »
Les vieilles lunes
« Quand on sort des sentiers battus, on est attaqué. C'est dommage, nous avons besoin de rénover notre logiciel si nous voulons adapter la pensée politique alternative aux réalités de notre temps, et Proudhon peut nous y aider. »



VIDEO : Le plus d'Eléments - 22 mai 2017

En dernière partie d'émission, l'invité du Plus: Thibault Isabel, pour son livre Pierre-Joseph Proudhon, l'anarchie sans le désordre (préfacé par Michel Onfray)












VIDEO : Les Idées à l'endroit sur Proudhon,  avec Michel Onfray

Proudhon - Michel Onfray, Thibault Isabel, Alain de Benoist. TV Libertés



2 Juin 2016  -  Les idées à l'endroit n°9
Alain de Benoist recevait Michel Onfray et Thibaut Isabel pour échanger sur les idées de Pierre-Joseph Proudhon (TV Libertés).


Fichier audio de l'émission à télécharger sur ekouter.net

Pierre-Joseph Proudhon. Avec Thibault Isabel et Michel Onfray chez Alain de Benoist sur TV Libertés.

Description: Retour sur la vie et l'oeuvre de Pierre-Joseph Proudhon, l'un des pères de l'anarchisme et théoricien du socialisme des origines.
Nous avons droit à un dialogue de haut vol réunissant de fins connaisseurs de l'oeuvre et de la postérité du plus célèbre des ouvriers typographes de l'histoire.
Émission "Les idées à l'endroit" n°9, animée par Alain de Benoist et Olivier François.





VIDEO : Pierre-Joseph Proudhon, un portrait politique




Entretien pour le Cercle Henri Lagrange (1h20 min.)

Thibault Isabel nous dresse un portait du grand penseur du socialisme qu'était l'autodidacte Pierre-Joseph Proudhon.

Thèmes abordés :
 00:00:41 - Qui était Pierre-Joseph Proudhon ?
 00:04:17 - Proudhon dans le paysage socialiste ?
 00:08:04 - Marx contre Proudhon
 00:13:45 - Proudhon et la religion
 00:18:00 - Dialectique proudhonienne et dialectique marxiste
 00:22:24 - Proudhon et la propriété
 00:27:27 - L'anarchisme proudhonien
 00:30:54 - L'anticapitalisme proudhonien
 00:33:43 - Qu'est-ce que le "mutuellisme"?
 00:37:09 - Proudhon : un "petit-bourgeois" ?
 00:40:25 - Proudhon et la "Banque du peuple" ?
 00:43:04 - Proudhon et la lutte des classes
 00:45:27 - Anthropologie proudhonienne?
 00:48:49 - Critique de l’État et critique du Capital chez Proudhon ?
 00:54:53 - Le fédéralisme proudhonien
 00:58:49 - Fédéralisme et échelles du pouvoir
 01:04:20 - Fédéralisme proudhonien et fédéralisme maurrassien
 01:07:49 - Place de la Nation dans le fédéralisme proudhonien
 01:11:12 - Fédéralisme proudhonien et fédéralisme européen contemporain ?
 01:12:52 - La postérité de Proudhon
 01:14:42 - Proudhon était-il de gauche ?




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Proudhon, Isabel, de Benoist, Onfray



À l’occasion de la sortie du livre de Thibault Isabel, Pierre-Joseph Proudhon. L’anarchie sans le désordre (préfacé par Michel Onfray), les revues Éléments et Krisis organisent un grand colloque le samedi 20 mai à l’espace Moncassin de Paris, de 14h à 18h. Avec Alain de Benoist, Chantal Gaillard, Marc Halévy, Marc Humbert, Thibault Isabel, Michel Onfray, Roger Sue.


 Au programme du colloque  :                                                                             



• Alain de Benoist : Georges Sorel et Edouard Berth face à Proudhon.

Alain de Benoist est éditorialiste d’Éléments et directeur de Krisis. Il vient de publier Le Moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux)


• Thibault Isabel : Proudhon, un penseur rebelle.

Thibault Isabel est rédacteur en chef de Krisis et auteur du livre Pierre-Joseph Proudhon. L’Anarchie sans le désordre (Autrement)


• Marc Humbert : Vers une société convivialiste.

Marc Humbert est professeur à Rennes 1. Il a écrit Vers une civilisation de convivialité (Goater) et cosigné le Manifeste convivialiste (Le bord de l’eau)


• Table-Ronde : Comment faire de la politique autrement ?

Chantal Gaillard, Secrétaire Générale de la société d’études Pierre-Joseph Proudhon. Elle a codirigé le Dictionnaire Proudhon (Aden)

Roger Sue, professeur de sociologie à Paris Descartes-Sorbonne, auteur de La Contresociété (Les liens qui libèrent)

Marc Halevypolytechnicien, physicien et philosophe, auteur de Mondialisation et relocalisation, entre Terre et terroir (Dangles)


• Michel Onfray : Contre la colonisation des provinces, pour un communalisme Proudhonien.

Michel Onfray vient de publier Décoloniser les provinces (L’Observatoire) et La Parole au peuple (L’Aube)


Colloque Proudhon, samedi 20 mai 2017
Espace Moncassin, 164 rue de Javel, 75015 Paris
Entrée : 10 euros
Le nombre de places dans la salle est limité.





Colloque Proudon Isabel, de Benoist, Onfray
Colloque Proudon Isabel, de Benoist, Onfray










14h : Présentation du colloque
14h10 : Marc Humbert, « Vers une société convivialiste »
Marc Humbert est professeur à Rennes 1 ; il a écrit Vers une civilisation de convivialité (Goater) et cosigné le Manifeste convivialiste (Le bord de l’eau)
14h50 : Thibault Isabel, « Proudhon, un penseur rebelle »
Thibault Isabel est rédacteur en chef de Krisis et auteur du livre Pierre-Joseph Proudhon. L’anarchie sans le désordre (Autrement)
15h30 : Alain de Benoist, « Georges Sorel et Édouard Berth face à Proudhon »
Alain de Benoist est éditorialiste d’Éléments et directeur de Krisis ; il vient de publier Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux)
16h10 : Table ronde « Comment faire de la politique autrement ? »
Chantal Gaillard est Secrétaire Générale de la société d’études Pierre-Joseph Proudhon ; elle a codirigé le Dictionnaire Proudhon (Aden)
Roger Sue est professeur de sociologie à Paris Descartes-Sorbonne ; il est l’auteur de La contresociété (Les liens qui libèrent)
Marc Halévy est polytechnicien, physicien et philosophe ; il a écrit Mondialisation et relocalisation, entre Terre et terroir (Dangles)
17h00 : Pause
17h15 : Michel Onfray, « Contre la colonisation des provinces, pour un communalisme proudhonien »
> Michel Onfray vient de publier Décoloniser les provinces (L’Observatoire) et La parole au peuple (L’Aube)


Colloque Proudhon, samedi 20 mai 2017
Espace Moncassin, 164 rue de Javel, 75015 Paris
Entrée : 10 €
Le nombre de places dans la salle est limité.

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